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Le Sénat français a fait disparaître de la future loi Biodiversité l’amendement concernant la végétalisation des toitures ainsi que la pose de panneaux solaires.
Cet amendement avait été à tort cru adopté le 20 Mars 2015 (comme toute la loi Biodiversité du reste) et la nouvelle a fait des vagues à travers la twittosphère pendant près de 12 mois. Rien que la semaine dernière on comptait au moins 100 tweets concernant le sujet !
Le sénat – à droite toute – à enterré l’amendement, arguant que la proposition aurait un «impact négatif sur la vitalité économique et l’emploi dans nos territoires». Beaucoup d’entre nous, au sein de la communauté européenne des toits verts, avaient vraiment espéré qu’avec la COP21 le sénat français aurait l’audace d’aller dans le sens des propositions de la loi biodiversité…. il n’en sera rien.
Mais hélas le rejet de cet amendement, qui aurait pu faire de la France l’un des premiers pays au monde à adopter une loi dynamique pour la végétalisation ET l’énergie solaire sur les toits, fut mal interprété par la presse qui à lancé cette énorme rumeur …
Et ceci est du très mauvais journalisme !

Le résultat, initialement publié par l’AFP, à été aussitôt repris par le journal The Guardian au Royaume-Uni ce qui à déclenche un grand concert de rumeurs sur Twitter – et ce à travers le monde entier ! Certainement qu’un journal sérieux et reconnu pour ses informations sur l’environnement aurait vérifié les infos? Plus de 50 magazines, d’innombrables blogs et articles en ligne ont été publiés pour célébrer cette nouvelle loi française … qui n’en est pas une. Tout ceci basé sur un article de 20 lignes et un tweet qui a été partagé plus de 350’000 fois. Lorsque nous avons réagi à cet article du Guardian l’année dernière afin de rétablir l’erreur nous avons eu droit à un silence retentissant de leur part. Nous soupçonnons que les chiffres d’audience étaient malheureusement plus importants à leur yeux que la vérité …
Dans la loi sur les toit verts et solaires – ce sont les détails qui sont importants !

La vraie histoire est un classique du «diable est dans les détails ». Heureusement nos collègues français et suisses nous maintenaient informés des avancées. Une fois la nouvelle – qui n’en était pas une – claironnée, le texte de l’amendement a été changé. Il est passé de « toits solaires ET verts .. » à « toits solaires OU verts ». Et ce détail à toute son importance ! Car pour le type de bâtiments concerné (centres commerciaux) ce changement allait forcément avoir un impact négatif sur le marché naissant du toit végétal en France. Le solaire sortirait gagnant au détriment des toits verts qui seraient les grands perdants.
Ce sujet, si populaire chez les twittos environnementaux, demande une compréhension approfondie : des technologies, de comment les technologies peuvent interagir et se compléter de la meilleure façon de définir une réglementation ou une loi
Car des toits Biosolaires sont parfaitement réalisables sur le type de bâtiments concernés par le sujet. Madame Laurence Abeille, la députée française qui, à l’origine, a écrit ce projet de loi, a passé plusieurs années à travailler avec nos collègues en France et en Suisse pour approfondir le sujet. Elle était tout a fait en mesure de promouvoir ceci avec toutes les connaissances requises. Malheureusement la droite française a entravé une contribution positive à la loi sur la biodiversité ainsi qu’au développement durable en France. Nous sommes attristés que son travail n’ait pas été récompensé. Comme nous sommes attristés par le manque de perspicacité de certains autres qui ont sauté dans le train en marche. Ébaucher et créer de tels réglementations est une activité clé de notre organisation: Nous avons mené la campagne pour que les toits verts soient inclus dans le plan d’urbanisme de Londres notre fondateur Dusty Gedge a écrit le rapport technique qui au final à engendré la loi
Mais il reste un sérieux problème. Au cours des 12 derniers mois, nous avons été contactés par des entreprises américaines demandant des informations plus détaillées aux responsables britanniques et nous savons que plusieurs ONG ont également présenté des documents à des organismes gouvernementaux citant cette soi-disant loi. L’enthousiasme est une bonne chose mais exige un esprit un peu plus critique que de simplement croire ce qu’écrit le Guardian !
Et le Guardian, en tant que journal, semble totalement ignorer le sujet en déclarant : « Les toits verts sont très populaires en Allemagne et aussi en Australie. La ville de Toronto au Canada a même adopté un règlement les concernant en 2009 … »
Alors que la végétalisation des toits fait partie intégrante de la politique d’urbanisme à Londres depuis 2008! Pourquoi le Guardian n’y a pas fait référence ? Ça semble suggérer une ignorance totale du sujet dans leur propre pays. … Alors que leur propre bâtiment dispose d’un toit vert à la suite d’une politique dynamique dans ce sens mis en place en 2002 pour la zone Kings Cross. Réglementation que nous avons aidé à définir !
Cependant l’avenir est peut-être quand même encore ensoleillé pour les toits BioSolaires en France.
Car bien que la loi n’est plus, le marché français est toujours favorable aux toits BioSolaires. Contrairement à la politique destructrice de subventions non renouvelables adoptée par le gouvernement du Royaume-Uni, les tarifs sont toujours compétitifs en France ou il existe même – dans certaines régions – des aides et subventions pour la végétalisation.
Malheureusement en Grande-Bretagne les toits Biosolaires sont à présent moribonds …